(portrait de Muriel Tramis par Kendy Joseph)
Muriel TRAMIS à commencé sa carrière dans la conception de jeux vidéos dans les années 80. Elle a été nommée Chevalier de la Légion d’honneur le 14 juillet 2018 en reconnaissance de son œuvre. Muriel a acceptée de répondre à quelques questions sur son parcours et de nous donner quelques conseils.
Bonjour Muriel, peux-tu te présenter rapidement ?
Je m’appelle Muriel TRAMIS. Je suis née en Martinique où j’ai effectué ma scolarité jusqu’au BAC. Côté études supérieures, je suis diplômée d’une grande école d’ingénieurs parisienne, l’ISEP. Ma spécialité : la science des ordinateurs (“computer science”, c’est plus pédant que l’informatique 😋).
J’ai eu 3 vies professionnelles : d’abord programmeuse de drones militaires à l’AÉROSPATIALE, puis game-designer/cheffe de projet dans le studio COKTEL VISION/VIVENDI UNIVERSAL avec une vingtaine de titres à mon actif et enfin dirigeante de ma propre entreprise de Réalité Virtuelle, AVANTILLES.
Aujourd’hui, je retrouve une activité de game designer et j’envisage de créer de nouveaux titres, sous la marque SENSATIC FEATURES.
Pourquoi as-tu décidé de travailler dans le jeu vidéo ?
Le jeu vidéo n’est pas qu’une industrie du loisir c’est pour moi un moyen d’expression au même titre que le cinéma l’est pour un réalisateur. Ses aspects audiovisuels très techniques me permettent d’exercer pleinement mon métier d’ingénieur tout en créant des scénarios interactifs susceptibles d’émouvoir le grand public.
Parmi tous les genres qui existent, ce qui me plaît le plus ce sont les grandes sagas familiales avec des prolongements historiques et culturels.
Dans le milieu professionnel (ou associatif), quels sont les plus grands obstacles que tu as eus à surmonter ?
Que ce soit dans le milieu associatif ou le milieu professionnel, les plus grandes difficultés se trouvent dans la collecte de fonds pour développer ses idées et ses projets. Il faut constamment séduire et convaincre du bien-fondé de telle ou telle action… Donc garder en permanence de l’enthousiasme et de l’optimisme en s’interdisant le découragement.
Quels conseils donnerais-tu aux jeunes femmes qui n’osent pas se lancer ?
Un conseil que je donnerais volontiers aux jeunes femmes c’est d’investir les bastions scientifiques et techniques traditionnellement “réservés aux hommes” car on a besoin de tout le monde dans ces métiers. L’industrie numérique est partout autour de nous, nous ne pouvons nous contenter d’être des utilisatrices, il nous faut aussi concevoir, mettre en œuvre et maintenir.
La France manque d’ingénieurs en général et d’informaticiens en particulier au point qu’elle fait appel à des cabinets américains pour compenser son déficit d’experts.
Il y a donc des places à prendre. Apprenez le codage, la programmation, l’algorithmique c’est la base des automatismes et de la robotique qui sont au cœur de notre quotidien..
Merci Muriel. 🙂